dimanche 5 avril 2009

Enseignement bilingue : le cas de l'histoire en FLE

Ce séminaire sur l'enseignement bilingue, organisé au Ciep début avril, regroupait une trentaine de professeurs de DNL histoire venus de toute l'Europe et d'Algérie. J'ai présenté une communication (voir plus bas) sur la question de l'évaluation.
Je vous propose ce constat qui nous intéresse (politique éducative et plurilinguisme : on retrouve la même palette méthodologique en histoire et en FLE.
1. une approche encyclopédique, qui est largement exploitée dans les pays d'Europe centrale (l'élève à la fin des 4 années doit tout savoir sur le programme) ; on imagine sans peine une optique magistrale doublée de behaviorisme.
En DLC / Fle, cela se rapproche de la méthodologie audiovisuelle, centrée sur les contenus et l'apprentissage par coeur des contenus linguistiques.
2. une approche sur la méthode de l'historien, méthode qui ne vise pas l'encyclopédisme, elle est basée sur l'étude de documents sources avec une méthode d'analyse stricte ; c'est aussi le programme qui importe mais on veut que l'élève montre qu'il maîtrise la méthode, il doit alors imiter l'exemple du professeur ; cette approche semble typiquement française, on parle en Europe de "méthode à la française" ; pour les sections européennes, c'est l'unique méthode avec l'usage exclusif de la langue cible, approche élitiste.
En Dlc / Fle cela se rapproche de la méthode communicationnelle nouvelle formule, ce que Beacco nomme "approche par compétence", version communicationnelle haute ; on est plus ici dans une optique cognitiviste, on insiste sur les bonnes stratégies pour maîtriser telle activité langagière.
3. une approche par tâche sociale et projet (surtout en Allemagne, au Val d'Aoste aussi) : on propose des tâches sociales, l'histoire au quotidien ou l'histoire vécue par les jeux de rôles (vous êtes Jules César, vous êtes Vercingétorix, etc. ; vous devez proposer un texte pour une plaque commémorative) ; c'est dans cette approche que les TIC trouvent leur place, puisque les élèves doivent se documenter. Le manuel franco-allemand d'histoire est exemplaire de cette approche.
En Dlc / Fle, la perspective actionnelle et l'approche par tâche (avec la macro tâche finale et les tâches intermédiaires) vont dans le même sens. On est ici dans une visée constructiviste.
Bien sûr l'inspection d'histoire (France) ne peut que refuser la 3e approche au profit de l'unique approche par méthode de l'histoirien !!!! comme en langues d'ailleurs où l'on valorise l'approche par compétences ; on estime que trop de jeu et de constructivisme ce n'est pas sérieux et que ce n'est pas la grande histoire, juste du jeu qui ne sert à rien, basé en plus sur l'émotion !

DnlCiep09Springer