Nous sommes actuellement bien frustrés par la situation d'incertitude dans laquelle nous nous trouvons. Faire grève signifierait ne pas faire cours ! Mais que veut dire ne pas faire cours ? Refuser d'être en face de son auditoire ? Refuser de donner un cours magistral ? Certains collègues se disent pourtant en grève et débitent leurs cours "magistralement" ! Mais que veut dire faire cours ? Débiter un savoir préconstruit afin que le public puisse en prendre bonne note ? Afin aussi que l'on puisse vérifier au bout du semestre la juste mémorisation et attribuer une note ? Parlons de nous. Que faisons-nous en M1, dans le cadre de nos blogues croisés ? Nous faisons grève, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de cours présentiel. Et pourtant. Nos blogues continuent d'échanger. Nos pensées suivent un certain cours, selon certains fils de discussion qui se tissent en réseau, dans l'entrelacs de nos blogues. Ces "artefacts" sont ainsi devenus nos extensions qui se sont affranchies d'un ensemble de conventions. Nous avions défini ensemble un cadre, enfin je vous ai proposé fin du semestre premier un dessein. Ce dessein peut se dérouler sans nécessairement faire cours. Il glisse naturellement vers la grève, balloté par le mouvement des fils de pensées que vous initiez. La parole "magistrale" a-t-elle encore cours pour nous ? Le travail ne consiste-t-il pas plutôt à vous guider dans ce cheminement cognitif qui la base indispensable de l'apprentissage ? D'accord, je m'arrête ici. Voici qui peut alimenter nos pensées.
Je vous propose d'écouter cette
conférence éclairante de Michel Serres sur les TIC. Prenez des notes. Je vais préparer pour jeudi un quizz avec Studiyo pour le tester et vous montrer son intérêt et son potentiel. Bonne conférence.
3 commentaires:
on peut être prof de bien de manières, la vôtre où les choses se construisent ensembles dans la relation, ne me déplait pas.
bon je sors du cours de Mme Portes qui nous refourgue une conf de deux heures ardues, maintenant Mr Serre dans les oreilles pour le même exercice... ce deuxième semestre décidemment ...
La conférence rêvée d'un professeur charismatique et captivant. Faire avancer et réagir des spécialistes en devenir, des étudiants attentifs et néanmoins réflexifs.
C'est peut-être La représentation que l'on se fait de l'enseignement universitaire, l'illustration précise d'une culture éducative collective et bien ancrée.
Est-ce la bonne, l'unique, la vraie, il n'en est pas moins qu'elle permet de se délecter une heure durant de l'exposé abouti et pensé d'hommes et de femmes brillants, à la fois transmetteurs mais surtout vecteurs de réflexions.
Un étudiant ne demande pas à gober, il cherche matière à construire sa pensée...
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